Campagnols Favoriser l’habitat des prédateurs
Dans de nombreuses parcelles, les conseillers de la Chambre d’agriculture de l’Oise ont observé cet automne la présence de campagnols. Friand de jeunes pousses de céréales, de betteraves, voire de colza, le campagnol peut faire des dégâts lorsqu’il est présent en grand nombre. L’ajout de perchoirs pour rapaces peut aider à contenir les populations.
Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.
|
Ces petits rongeurs creusent des galeries très ramifiées de 3,5 cm de diamètre. Celles-ci disposent de nombreuses ouvertures reliées en surface par des coulées où les crottes sont déposées. Le nid d'herbes sèches, en forme de boule, peut se trouver jusqu'à 50 cm sous terre.
Favoriser la régulation naturelle par les prédateurs
« Les éléments paysagers de type haies facilitent le maintien des prédateurs comme la buse, le faucon crécerelle ou le renard », explique François Dumoulin de la Chambre d’agriculture de l’Oise. « Ces prédateurs généralistes sont inféodés à des milieux variés tels que les lisières de forêts, les haies et bosquets, qui leur permettent de circuler à l’abri et de chasser dans les milieux ouverts. » Leur régime alimentaire est varié, ainsi lors d'une diminution des populations de campagnols, ils se reportent sur d'autres proies.
« Ils présentent une réponse dite "fonctionnelle" importante et elle a un effet stabilisateur sur les effectifs de populations de campagnols, qui se maintiennent alors à des densités moyennes. » « L’implantation de perchoirs, la pose de nichoirs pour les rapaces ou les petits mustélidés apportent également un plus. Si vous déplacez les perchoirs de zones en zones, il faut les installer non pas juste au dessus des trous, mais à petite distance pour que les rapaces puissent prendre leur envol et fondre sur leur proie », fait remarquer Ewen Géry de la CA 60.
Lutte directe et piégeage
Les produits raticides, destinés au traitement des locaux, sont interdits d’usage dans les parcelles agricoles. « Faute de solution chimique les moyens de lutte directe ne peuvent donc venir qu’en complément d’une lutte intégrée en début de colonisation ou bien sur des populations déjà bien contenues », expliquent-ils. Différents types de pièges existent : les pinces ou fer à taupe faciles à se procurer, mais demande de l’expérience et du temps. Citons également le piège Scherman, ou à guillotine, plus rares. Un système à injection de gaz explosifs dans les galeries est également proposé. A prévoir en fin d’hiver avant que les cycles de reproduction ne reprennent.
Un développement rapide des populations Les populations évoluent selon un cycle annuel qui se superpose à un cycle pluriannuel d’expansion puis de régression au gré des équilibres avec les prédateurs et des influences climatiques. Les populations sont minimales après l'hiver, surtout si les conditions ont été difficiles et notamment pluvieuses. Elles croissent rapidement en mai-juin, et sont maximales en septembre-octobre. La période de reproduction s'étend en général de mars à octobre, voire en hiver si les conditions sont favorables. La femelle fait 1 à 5 portées de 1 à 10 petits (plus fréquemment 3 à 6). La maturité sexuelle est atteinte précocement à 1 mois et la gestation dure 3 semaines. En conditions idéales et en absence de prédateurs les populations évoluent donc très vite. L'évolution des populations est notamment limitée par l'action et le niveau d'abondance des prédateurs, les conditions climatiques, les parasites, les maladies et les ressources du milieu (habitat-nourriture). Autant de leviers sur lesquels on peut agir. |
Pour accéder à l'ensembles nos offres :